Réemploi dans la construction : vraie révolution ou effet de mode ?

Le réemploi, c’est déjà là, et pour preuve : le 27 février, nous étions 150 réunies à l'hôtel de Région pour parler filière à la matinée co-organisé par la Région Pays de la Loire, la DREAL Pays de la Loire, l’icam et Novabuild !

Retour sur une matinée riche d’échanges entre prise de hauteur et retours d’expériences.

Le recours au réemploi est indissociable d'un maillage sur un territoire d'actrices et acteurs qui le font vivre.

C'est ce qu'ont rappelé en Introduction, Jean Michel Buf, Conseiller Régional des Pays de la Loire et Président du Conseil National de l'Economie Circulaire, Guillaume Lefevre, directeur de l'Icam, et Jihen Jallouli, consultante en économie circulaire chez OZZA et administratrice de Novabuild.

"Il faut qu'il y ait des élus qui aient le courage de porter ces sujets" Jean-Michel Buf

Jihen jallouli, pour qui « l’économie circulaire a été un coup de foudre professionnel », ce maillage est en structuration, ce qui rend d'autant plus important ces temps de réflexion collective. « On doit se réunir pour parler de ces sujets, même partager nos erreurs, affirme-t-elle, le but en étant là c’est de mieux faire. Et c’est pour cela que la coopération des actrices et acteurs que propose Novabuild est primordiale ».

Mahfoud Tahlaiti, chercheur en économie circulaire a ouvert le débat en posant une question essentielle : le réemploi est-il un dernier rempart ou une nouvelle renaissance ?

Face aux enjeux actuels, le réemploi est un réel levier d’avenir et la Région a d'ailleurs de nombreux atouts : "Les pays de la Loire ont tous les critères nécessaires pour réussir la transition vers l'économie circulaire et peut-être un espace d'expérimentation clef grâce à une dynamique territoriale engagée "

Face à ces conditions optimales, la question à laquelle il nous reste de répondre serait plutôt "comment allons-nous faire passer l'intérêt commun avant l'intérêt personnel ?"

Nicolas Furet (Région Pays de la Loire), Nathalie Noël (SMCNA) et Anne-Laure Marchal (BRUDED) ont partagé leurs expériences sur l’intégration du réemploi dans les projets territoriaux. Des témoignages concrets qui montrent que les collectivités peuvent être des moteurs du changement, porter des projets démonstrateurs et faire avancer les sujets.

Pour les trois intervenant·es, le réemploi nécessite de construire une culture commune aux parties prenantes, de travailler sa capacité à s’adapter et bien s’entourer.

"Il faut des humains qui y croient ; si vous avez des humains convaincus, ça marche. Ce n'est pas la technique qui décide, il ne faut pas se cacher derrière la réglementation pour ne pas essayer", Nathalie Noël

Côté actrices et acteurs du bâtiment, Maël Clavier (mca architectes), Anaëlle Le Baut (Murmur Réemploi) et Quentin Perroit (Podeliha) ont insisté sur l’importance d’intégrer le réemploi dès la conception des projets.

Un changement de paradigme qui demande de nouvelles méthodes et compétences ; le réemploi dans la construction, c'est aussi une autre façon de faire ensemble. 

 Géraud Berruet (Veolia) a apporté un regard opérationnel sur la gestion et la transformation des matériaux de réemploi, soulignant les défis logistiques à relever : c'est à Rennes qu'ils ont mis en place une zone de réemploi.

A notre question réemploi dans la construction : vraie révolution ou effet de mode ? La réponse fut unanime : le réemploi est non seulement une révolution pour la construction, mais une nécessité pour le futur de notre secteur.

Et ce n'est que le début !

Cet événement était l'occasion de montrer que de nombreux.ses acteur.rices portent déjà cette volonté sur le territoire, et comme la rappelé Juliette Lavisse : "Nous serons en complémentarité dans ce maillage nécessaire pour faire avancer les façons de faire".

Pour finir, Jean-Michel Buf a invité à faire bouger les lignes en permanence : « Je compte sur vous pour porter le message du réemploi dans la construction ».

Merci aux organisateurs et aux intervenants pour ces échanges motivants.