Réussite confirmée pour la 6e édition d'architect@work Nantes : le 21 et 22 novembre dernier, le salon a accueil au Parc des Expositions plus de 2 000 visiteurs !
Réussite confirmée également pour la conférence organisée par Novabuild, celle de François Terrien, de l'agence Terrien Architectes, qui a pris la parole sur les enjeux autour du réemploi dans la construction... En Faisant un petit détour par la fast fashion.
Une conférence animée par Juliette Lavisse, Cheffe de projet à Novabuild, et qui a fait salle pleine.
L'enregistrement de leurs échanges vient de paraitre, l'occasion de faire un retour sur ces échanges concrets et porteurs d'espoir pour une nouvelle philosophie du bâtiment.
En finir avec le bâtiment fast fashion : "l'emploi unique, c'est le préhistorique du réemploi"
40 millions de tonnes de déchets générés par le secteur du bâtiment en France chaque année.
C'est avec ce chiffre que Juliette Lavisse introduit le sujet : "Une partie importante [de ces déchets pourrait être réemployée ; c'est une des ressources majeures de demain qu'il faut d'urgence apprendre à (re)valoriser".
Construire en réemploi n'est pas qu'une action, pour Juliette c'est avant tout : "une philosophie, qui nécessite de repenser l'acte de concevoir, construire, assurer, habiter, utiliser ; c'est une formidable opportunité pour libérer sa créativité, revaloriser les savoir-faire de chacun et remettre les relations humaines au cœur du projet".
Bâtir la ville sur la ville, faire évoluer les bâtiments déjà là, donner une seconde vie à des matériaux représente un prolifique terrain de jeux et d'investigation sur lequel François Terrien joue à domicile.
"En tant que concepteurs et prescripteurs, les architectes doivent s’emparer du sujet et faire rentrer le réflexe réemploi dans leurs habitudes de conception et de réalisation" François Terrien
Années 2010. La filière du réemploi est quasiment inexistante. Cela va pourtant être le parti pris de François Terrien lors de la rénovation des locaux d'Emmaüs (49), comme un écho au projet seconde main de la structure. Un précédent dans le Grand Ouest.
A ce moment-là, "on fait un projet un peu comme on fait une partition de musique contemporaine" dit-il, "on sait où on va mais on ne sait pas exactement comment : on a adopté l'attitude chasseur-cueilleur".
Quelques années plus tard, la filière se forge : le dispositif Matémorphose prend vie, aide à la structuration économique des acteurs du réemploi et à leur coordination sur le territoire.
Enjeux d'hier, enjeux d'aujourd'hui, François Terrien fait le lien : c'est alors justement de l'attitude chasseur cueilleur dont il faut se débarrasser pour massifier le recours au réemploi "Il faut qu'on ait un système de collecte qui ne soit pas dans un système concurrentiel".
Et quand bien même ce dernier l'intégrerait, pour François, ce serait bon signe. D'abord, de productivité de la filière, mais aussi de son caractère enviable, car aujourd'hui "la vraie difficulté que l'on a, c'est de rendre le réemploi désirable".
Réemploi des matériaux, mais aussi réemploi des techniques anciennes oubliées, réemploi des bâtiments (la première source de réemploi), de lieux d'implantation : le réemploi est partout ! Le défi est alors de trouver comme intégrer le réflexe du réemploi dans la démarche de conception.
Et pour François Terrien, les architectes ont un rôle clef dans cette évolution.
"La liberté que cela nous donne, d'être architecte, ne s'use que si on ne s'en saisit pas" François Terrien
Merci à François Terrien et Juliette Lavisse pour cette conférence ancrée, référencée, qui nous a montré que les alternatives ne sont pas utopiques et qu'il n'existe pas de précurseurs, que des retardataires !