Un opérateur global de l’immobilier | Rencontre avec Pierre GRANGE, PODELIHA

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04/04/2022
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Ce sont 26 000 logements qui sont gérés par PODELIHA dans la région Pays de la Loire, ce qui fait de nous le premier bailleur social en région, et qui plus est, le seul implanté dans les 5 départements. Nous avons l’ambition d’être un opérateur global de l’immobilier au service du développement des territoires.
Pierre GRANGE, Directeur du développement et du patrimoine, PODELIHA
Nos actions sont tournées vers le développement économique des territoires. Je prends un exemple, la Vendée est un territoire avec peu de chômage, et une forte problématique pour loger les salariés. Nous avons innové dans la manière de faire, pour trouver des solutions concrètes. Nous avons développé un produit spécifique qui a été dévoilé le 22 mars 2022, HABIFLEX.
Pierre GRANGE, PODELIHA

Bonjour Pierre GRANGE, comment allez-vous dans cette période de crise sanitaire, doublée d’incertitudes économiques et géopolitiques, sans oublier la crise climatique qui s’accentue ?

En tant que personne, j’ose le dire, je vais très bien. En tant que directeur du développement et de la construction de PODELIHA, je constate que nous sommes face à une double problématique qui d’un côté consiste à « retomber sur nos pieds » à la sortie de la crise sanitaire qui a bousculé toutes nos organisations, et d’un autre, de faire face à une tension sur les prix et le marchés, antérieure à la crise ukrainienne mais qui pourrait s’accroître avec les événements qui se déroulent en ce moment. Tout ceci soulève beaucoup d’interrogations au moment de finaliser notre feuille de route.

Pouvez-vous vous présenter, vos 3 points forts personnels et professionnels ?

L’esprit de synthèse, le pragmatisme, et l’implication.

Pouvez-vous nous raconter comment avez-vous intégré PODELIHA ?

Je viens de Haute Savoie. J’ai fait mes études en Savoie et au Canada. J’ai fait toute ma carrière chez des bailleurs sociaux parisiens. Et à la fin des années 2010, j’ai cherché à aller en province. PODELIHA était une opportunité de projet à l’occasion d’une restructuration de l’entreprise, de sa stratégie, à la suite de fusions successives. Je suis arrivé au moment de la dernière fusion, au printemps 2019.

En tout, ce sont 5 sociétés qui se sont rassemblées pour donner naissance à PODELIHA. C’est une très belle aventure qui consiste à réécrire le projet d’entreprise, les stratégies de communication et d’innovation, la stratégie de développement et environnementale, dont j’ai la charge.

Pouvez-vous présenter PODELHIA ?

PODELIHA est un bailleur social, filiale du groupe Action logement immobilier. Action Logement bénéficie d’une gestion paritaire. Les syndicats patronaux et de salariés pilotent le groupe. Ces syndicats sont présents à notre conseil d’administration.

Ce sont 26 000 logements qui sont gérés par PODELIHA dans la région Pays de la Loire, ce qui fait de nous le premier bailleur social en région, et qui plus est, le seul implanté dans les 5 départements. Nous avons l’ambition d’être un opérateur global de l’immobilier au service du développement des territoires.

Nous assurons la gestion locative sociale avec tout ce que cela comporte (accompagnement de familles fragilisées, animation sociale, régie de travaux, etc.), nous sommes présents aussi dans l’accession abordable, dans la gestion de locaux spécifiques (résidences seniors, EHPAD, résidences étudiantes, maisons de santé, etc.) et enfin, nous sommes administrateur de syndics solidaires.

Aujourd’hui, nous produisons 1 000 logements neufs par an, dont 200 en accession sociale à la propriété. Nous gérons 3 000 lots de copropriété, et surtout, on est dans notre stratégie, c’est la puissance d’un groupe au service du développement des territoires.

Quel est votre rôle, votre contribution au sein de PODELIHA ?

J’en suis le Directeur du développement et du patrimoine. J’ai sous ma responsabilité plusieurs services, avec d’un côté la maîtrise d’Ouvrage, la réalisation de constructions ou de réhabilitations, et d’un autre, la gestion immobilière, avec un plan d’entretien et de maintenance de nos 26 000 logements. Pour faire fonctionner ces deux entités, nous avons des services supports, dont un service administratif et financier qui est une de nos spécificités. Il nous permet de gérer des opérations complexes. Nous gérons nous mêmes l’ingénierie financière, ce qui nous permet d’être acteur de la ville qui se reconstruit sur elle-même. Nous pouvons proposer des solutions mixtes, ce qui nous permet d’inventer autre chose que les lots de ZAC classique.

Mon rôle consiste à coordonner l’ensemble de ces services, et de me coordonner avec les autres problématiques du groupe, d’être à l’écoute des clients et des élus. Le but de l’ensemble est la satisfaction client qui est le cœur de notre métier.

Quelle sont les cibles ou les marchés de votre structure ? Quelle est sa place sur son marché ?

Historiquement le cœur du métier d’Action Logement est de loger les salariés des territoires, de faire vivre le lien logement-emploi. Nous avons aujourd’hui un spectre beaucoup plus large que cela. Nous avons aussi la problématique du logement des jeunes et le volet d’accompagnement des seniors avec le maintien dans les lieux et l’adaptation des logements au vieillissement, etc. Nous avons aussi des produits spécifiques pour répondre à certains publics comme les gendarmes ou la création de maisons de santé. L’idée est de répondre aux demandes des territoires et bâtir des projets inclusifs.

Qu’est-ce qui vous différencie de vos confrères ? Quel est le point fort de PODELIHA ?

Ce qui nous différencie, c’est notre gouvernance. Notre gouvernance est à l’image des territoires. Nos actions sont tournées vers le développement économique des territoires. Je prends un exemple, la Vendée est un territoire avec peu de chômage, et une forte problématique pour loger les salariés. Nous avons innové dans la manière de faire, pour trouver des solutions concrètes.

Nous avons développé un produit spécifique, HABIFLEX, qui a été dévoilé le 22 mars 2022. Il s’agit d’une innovation sociale, financière, juridique et technique.

Autre spécificité, nous sommes une SA HLM, nous ne sommes donc pas adossés à une collectivité spécifique, mais à l’ensemble des territoires.

Enfin, je crois que c’est un de nos points fort, nous sommes en train de construire une stratégie environnementale ambitieuse qui repose sur notre expérience. Cela fait des années que nous innovons sur l’énergie, sur le vivant, sur le vivre ensemble, et nous mettons tout cela dans une stratégie.

« Le Delta », siège social de PODELIHA, Cabinets d’architectes Rolland & associés, et Lionel Vié

Quelles sont les 2-3 réalisations dont vous êtes le plus fier ces 5 dernières années ?

Notre siège à Angers (49) est la plus emblématique de nos réalisations récentes. Il vient d’être livré. Nous en sommes vraiment très fiers. Il atteint le niveau Excellence du label BBCA (Bâtiment Bas Carbone), et est composé d’une structure apparente en poteaux-poutres bois. Les cabinets d’architectes Rolland & associés, et Lionel Vié, ont conçu un îlot complet avec du logement locatif, de l’accession sociale et de l’accession libre. Notre site est un démonstrateur de notre savoir-faire. Et en plus, il est agréable à vivre.

J’aimerais citer aussi la restructuration des anciennes Halles industrielles de la Manufacture des allumettes à Trélazé (49). C’est un projet que l’on porte depuis une dizaine d’années. Il s’agit d’un patrimoine industriel qui était fermé depuis les années 80 et que nous avons fait muter en quartier d’habitations et d’artistes. Ce projet conçu par l’architecte co-traitant LATITUDE avec Bouygues Bâtiment Grand Ouest a reçu le prix départemental du CAUE 49.

Anciennes Halles industrielles de la Manufacture des allumettes à Trélazé (49) - Conception-Réalisation : LATITUDE et Bouygues Bâtiment Grand Ouest

Nous allons livrer prochainement une réhabilitation performante au point de vue énergétique, la résidence Elsa Triolet au Mans (72). L’ensemble des appartements ont été restructurés par l’architecte Pascal Dumont, pour répondre aux besoins de confort et de nouveaux usages. Nous nous sommes donnés des ambitions sur le bio sourcé. En définitive, il s’agit d’une résidence qualitative qui répond bien à nos objectifs en termes de développement durable.

Je pourrais poursuivre le propos un bon moment, tant nous portons de projets exemplaires comme plusieurs bâtiments passifs à Angers, etc.

Quelle place accordez-vous à l’innovation et à la R&D ?

L’innovation est intrinsèque à la culture de PODELIHA. Le Secrétariat général intègre un service qui pilote l’innovation pour tout le groupe, et chaque service a lui-même des objectifs d’innovation.

Résidence Elsa Triolet au Mans (72) - Architecte Pascal Dumont

Le but de l’innovation pour nous, n’est pas de faire de la communication one shot, mais de capitaliser sur les bonnes pratiques. On a « processé » le principe. Nous faisons déjà des retours d’expérience en interne après chaque construction. Mon projet consiste à écrire ce projet, et de nous donner des axes prioritaires, avec notamment la décarbonation.

Par exemple, je peux citer un projet bois-Paille qui est en cours de réalisation, ou un partenariat avec Hoffmann Green pour tester le béton décarbonée. Nous allons également tester des produits de mousse naturelle végétale pour la végétalisation les toitures. Vous voyez, nous ne manquons pas de projets.

Nous attachons aussi beaucoup d’importance à l’innovation du cadre de vie. Je pense au projet qui est situé sur la zone des Echats 3 à Beaucouzé (49). On a travaillé avec les « habitants solidaires » du quartier sur la thématique du logement de demain. Puis, nous avons introduit leurs idées dans le cahier des charges, ce qui nous a amené à être retenus dans l’AMI sur le logement de demain.

Ce sont des idées simples que nous mettons en œuvre, mais le simple requiert souvent de l’innovation pour aboutir. Pour illustrer mon propos, je peux évoquer la pièce modulable de plus que nous avons créée sur les Echats 3. C’est une pièce en plus dans le logement, modulable, mais qui ne touche pas à la surface globale, ce qui répond à la fois à la problématique de la solvabilité mais aussi à celle de la difficulté à assurer l’entretien de pièces partagées. Nous avons fait cela avec une jeune agence d’architecture, Petit Œuvre.

Ateliers Les Echats 3

Il y aussi l’innovation sur la gestion du logement connecté et des fluides. Nous travaillons fortement en ce moment sur ce sujet.

Comment ne pas évoquer également l’industrialisation en construction et en rénovation. Nous sommes très présents sur ce sujet. Comme vous le savez, nous sommes en avance de phase sur le projet Energie-Sprong de l’USH de Pays de la Loire avec le programme « Domaine d’Auvergne » à Angers où seront réhabilités 32 logements suivant les plans du Cabinet Johanne SAN.

Nous sommes aussi très présents sur le neuf et l’industrialisation avec deux gros sujets en cours, HABIFLEX que j’évoquais tout à l’heure qui sera constitué de logements modulaires déplaçables sur un foncier provisoire, et un autre projet en cours de consultation avec Maine et Loire habitat sur l’achat dans le parc privé de 180 maisons par an, pour aider les TPE à se structurer autour des commandes sur l’industrialisation.

Votre structure intègre-t-elle une démarche d’atténuation, d’adaptation, de transformation, face aux dérèglements climatiques ?

Nous avons des ambitions de décarbonation de l’entreprise, ce qui nous amène à rechercher les voies pour anticiper les paliers suivants de la RE2020.

 Réhabilitation EnergieSprong « Domaine d’Auvergne » à Angers (49) - Cabinet Johanne SAN

Nous réécrivons avec EGIS notre stratégie environnementale avec un volet climat. Nous avons avancé sur les diagnostics en 2021. Nous tendons vers la Stratégie Nationale Bas Carbone, avec la conscience de ce que cela représente comme difficulté d’adaptation au sein d’un groupe comme le nôtre. Nous voulons tenir les deux bouts de l’équation, entrer dans une démarche vertueuse et maîtriser les charges pour nos clients. Nous sommes dans cette phase de simulations des trajectoires et de la capacité financière de l’entreprise à y répondre.

Nous avons également réalisé notre diagnostic sur l’adaptation au dérèglement climatique. Le principal effet que nous devons anticiper est celui de la sécheresse et des pics de températures.

La Biodiversité constitue le 2e volet de notre stratégie environnementale. Nous avons une régie de travaux intégrée, avec un savoir-faire sur la place du vivant dans nos productions. L’idée est d’intensifier le vivant dans notre patrimoine, en maîtrisant les charges pour les habitants. Nous sommes persuadés que le sujet de la biodiversité fait du lien social, et que cela prépare au cadre de vie de 2050.

Pourriez-vous nous faire part d’engagements que vous avez pris personnellement, ou en tant que dirigeant d’entreprise, en faveur des questions climatiques ?

Nous essayons d’aligner les pratiques de l’entreprise sur ses ambitions environnementales. Et pour commencer, nous nous devions de tracer une certaine exemplarité avec notre siège. Nous avions auparavant 2 niveaux de sous-sol de parking. Nous en avons retiré un. Nous avons désormais 85 places de parking pour 300 personnes qui viennent quotidiennement au siège. Les salariés ont modifié leurs habitudes. Nous avons facilité la vie des cyclistes, nous prenons à 75% en charge les transports en commun de nos salariés.

Autre sujet, les déchets, nous n’avons pas de poubelles individuelles dans les bureaux, nous avons des collectes de tri à chaque étage.

Sur l’informatique, nous avons une charte de bonnes pratiques pour éviter notamment les pièces jointes aux messages électroniques.

Nos différents sites sont tous à proximité des gares, pour faciliter les déplacements entre nos sites par le train.

A titre personnel, je consomme tout en circuits courts et bio, et je fais mes déplacements personnels à vélo.

Quelle vision portez-vous sur l’avenir du bâtiment, de la ville, des aménagements ? Quelles tendances voyez-vous émerger ?

La grosse tendance qu’on voit émerger, et qui a été accéléré en 2020 à la suite du Covid et à l’arrivée de nouvelles équipes municipales, c’est la volonté de décarbonation. Cela va s’accélérer avec la guerre en Ukraine. Il est vraisemblable que l’Europe cherche à se détacher de sa dépendance aux fossiles russes. On peut imaginer dans quelques semaines la mise en place d’un plan de relance axé spécifiquement sur la décarbonation des activités.

La deuxième tendance est la réduction du rythme d’artificialisation des terres jusqu’à parvenir à un zéro artificialisation net. Cela passe par une certaine densification, et par le recours à de nombreux mécanismes juridiques. L’enchérissement du coût du foncier rend le processus inévitable.

La 3e tendance porte sur le vieillissement et toutes les initiatives qui sont prises pour favoriser l’accompagnement et le maintien à domicile.

Autre tendance dont j’ai parlé tout à l’heure, l’industrialisation du bâtiment. L’industrialisation souffrait d’une image de mauvaise qualité, cela a énormément évolué. La recherche de gains de productivité et la pression sur les prix vont accélérer cette mutation. L’industrialisation le bâtiment a de nombreux atouts, elle répond à la contrainte de coût, aux difficultés de recrutement, au déploiement du numérique, à une meilleure maîtrise de la sécurité sur les chantiers, etc. Ce sont des process constructifs qui font appel au bois, mais aussi au métal ou au béton. Ce sont souvent de bonnes réponses pour la RE2020 y compris pour atteindre le niveau carbone de 2025.

Enfin, la dernière grosse tendance qui émerge, c’est le démembrement de la propriété. Quand on arrive à un moment où le coût du foncier empêche l’accès à l’habitat d’une grande partie de la population, le démembrement devient une partie de la solution pour déconnecter le foncier et la part technique du bâti. On le voit apparaître dans plusieurs montages d’opérations, que ce soit dans le neuf ou l’ancien. Je suis persuadé que nous ne sommes qu’au début du processus.

Une question maintenant sur votre territoire. Est-ce que vous pouvez décrire votre relation à ce territoire ? Ce qu’il vous apporte ? Ce que vous lui apportez ?

Je ne suis pas un enfant du territoire à l’origine. Mon attachement à ma région d’adoption repose sur le respect de cet équilibre entre la qualité de vie et la capacité à se développer.

C’est un territoire fascinant pour cela, avec un dynamisme entrepreneurial et une solidarité entre les entreprises qu’on retrouve rarement ailleurs. J’ai une certaine fierté d’être un acteur de la commande qui permet de faire vivre le tissu économique et d’insuffler des tendances sur la décarbonation.

Auprès de qui ou de quoi allez-vous puisez votre énergie quand vous en avez besoin ?

Mon énergie je la trouve dans ma famille. J’ai des jeunes enfants et je me demande tous les jours ce qui pourrait leur faire briller les yeux. Je me demande tous les jours ce que j’ai fait pour améliorer les choses. Quand PODELIHA prendra le virage du vivant et du bas carbone, et qu’il emmènera une partie du tissu économique sur ces objectifs, mon action pèsera sur le territoire, et ça, ça me motive.

J’ajouterais que je suis un enfant de la montagne, j’y vais aussi pour me ressourcer. Quand on est face à la montagne, on relativise ce que nous sommes. On se rend compte qu’avec beaucoup de persévérance et de volonté on arrive à ses objectifs, et avec un peu de technique et de réflexion, on est capable d’aller très loin.

Et le pas-de-côté que vous n’avez pas encore fait, et que vous aimeriez faire ?

Il y en a beaucoup ! J’ai l’âge où je peux imaginer que je peux en faire pleins. Si je n’en prenais qu’un seul, ce serait d’être capable de revenir aux sources, et de monter un projet auto-suffisant d’agriculture de montagne.

Vous êtes membre de Novabuild, quels bénéfices en retirez-vous, en attendez-vous ?

Le premier bénéfice est le partage d’informations. NOVABUILD nous permet de nous informer sur ce que font les autres sur les problématiques climat. C’est aussi de la synergie, NOVABUILD permet de trouver des acteurs qui agissent comme nous. Cela peut être aussi du conseil, trouver des expertises, et enfin, vous êtes un cadre de rencontres sur les thématiques qui nous intéressent pour ouvrir des perspectives.

Je vous remercie d’avoir bien voulu répondre à nos questions.

 

Propos recueillis par Pierre-Yves Legrand, directeur de Novabuild, le 8 mars 2022

 

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