"Schiste à bloc", retour sur le C'POSITIF du 12-07-2022

Cet ouvrage a été agréé "C'POSITIF", lors de la revue de projet, du 12 juillet 2022, suite à une expertise collective confirmée par un vote des participants et portée par un jury composé de 3 experts. Grâce à l'approbation des participants et du jury, ce projet rentre officiellement dans le panorama de la Construction Durable en Pays de la Loire.

©Tristan brisard

Fiche technique

Caractéristiques techniques :

  • Maître d'ouvrage : Ville de Gorron (53)
  • Architecte : Tristan Brisard architecte
  • Maitre d'œuvre : Tristan Brisard architecte / BECB TCE
  • SHON : 375 m²
  • Coût global : 750 000 € (hors VRD et honoraires)
  • Consommation d’énergie : RT2012

Tristant Brisard Architecte répond à nos questions sur le projet nommé "Schiste à bloc"

Pouvez-vous nous présenter votre structure et son positionnement sur votre marché ?

Notre atelier a l’ambition première de se consacrer à des projets publics, avec une sensibilité particulière pour les milieux ruraux, les petites villes et les architectures enracinées dans leur territoire et leur patrimoine. Il s’y développe une réflexion spécifique à chaque lieu, à chaque usage, dans une approche économique et un désir d’écologie. La petite échelle y questionne l’échelle territoriale. Des solutions alternatives à la standardisation s’y dessinent.

Quelle place accordez-vous à l’innovation et à la R&D ? 

L’architecture s’appréhende sur le temps long. De nombreuses constructions datent de plusieurs siècles et ont parfaitement su s’adapter aux époques traversées. Nous avons à redécouvrir les anciennes techniques, mais ce qui semble être plus important encore est la compréhension des lieux et de leurs habitants. Imaginer des constructions capables de se faire oublier au profit de la vie et de la nature, en d’autres termes de se faire accepter.

On pourrait définir l’architecture comme l’art de concevoir des édifices, ancrés dans leur(s) milieu(x), quelque part, entre nature et culture, entre tradition et modernité.

Dans le but de « créer une architecture qui rende la vie plus belle que l’architecture » Anna Chavepayre - Collectif Encore

Pouvez-vous nous présenter les principales caractéristiques de vote projet ?

(RE)CONSTRUIRE. Cette problématique questionne nécessairement l’histoire du lieu et son rapport au présent et au futur. C’est ici l’opportunité de réemployer un matériau traditionnel. L’ardoise, mêlée aux pierres de granit donne son visage à toute cette région du Nord Mayenne située aux portes de la Bretagne et de la Normandie. L’identité minérale du projet, à l’image des lieux qui l’accueillent, s’exprime par un volume bâti extrêmement simple, un roc. Les ardoises de forte épaisseur sont fixées au clou et vissées. D’origine pyrénéenne, elles apparaissent davantage comme des pierres superposées, à l’image de la lauze utilisée en montagne. Des ouvrages en métal découpent le monolithe, le rendant ainsi habitable. Leur finesse et leur précision contrastent avec la rusticité de l’ensemble. Ils se déclinent en puits de lumière, cadrages, passages... qui sont l’écho des qualités du site et remplissent les nombreuses fonctions de toute Architecture : voir, éclairer, ventiler, passer, protéger... L’intérieur des espaces prend le contre-pied de cette sombre froideur minérale et se réchauffe en laissant apparaître charpente et panneaux bois.

La future construction s’implante en partie sur l’emprise de l’ancienne salle et vient au contact des bâtiments existants conservés. L’ensemble apparaît comme la juxtaposition de deux volumes bâtis séparés et connectés par une coursive marquant l’entrée. Un volume technique abrite sanitaires, vestiaires, sous-station chaufferie, cuisine, vestiaires du personnel. Le volume de la Grande Salle est un RDC sous rampant. Il s’implante en léger décalage de l’ancienne emprise en laissant place à un accès véhicule vers le parking du personnel et aire de livraison à l’arrière de la parcelle en limite Ouest. Cette implantation sert de socle au dessin des aménagements extérieurs envisagés (espaces verts, circulations piétonnières, parking…) en coeur de parcelle. Volumes simples, épurés, toitures à double pente en ardoises pour le volume principal et en bac acier pour le volume technique en continuité du bac acier des existants conservés. La coursive menant à l’entrée se prolongeant vers l’Ouest pour abriter une terrasse extérieure est une structure métallique couverte de polycarbonate. Une attention particulière est portée au traitement des chêneaux, descente EP et ouvrages de serrurerie, qui contrastent avec la rusticité des épaisses ardoises pyrénéennes.

La particularité de ce projet est la reconstruction sur la même emprise, d’une ancienne salle dévastée par les flammes quelques années auparavant. La salle « Jeanne d’Arc ».