Une briqueterie mobile en lancement
Le Studio Bali, association d'architectes, en partenariat avec l'Aronde, une société coopérative de maçons engagés basée à Guérande, vient d'obtenir une subvention de la Région afin de créer une manufacture dédiée à la brique de terre crue à Nantes Sud. Une première sur le territoire !
"L'idée est d'y stocker la terre et de la transformer et de déployer une briqueterie mobile sur les chantiers, à dispositions des artisans, maçons de Nantes. Emmaüs, déjà, a une briqueterie de terre, à Rennes. De tels lieux sont train d'éclore un peu partout en France." Amélie Hye-Mee, Studio Bali
La terre crue, un matériau plein d'avenir
Ce projet est d'abord née dans l'esprit d'Amélie Hye-Mee Créac'h et Pierre-Yves Guérin, les deux associés derrière le Studio Bali. Depuis plusieurs années, le duo promeut dans leurs projets le réemploi et le retour à "des matériaux sains, naturels, et si possible locaux". La terre crue y tient une place de choix et gagne du terrain en sud Loire.
"La terre est partout sous nos pieds. C'est une ressource abondante, qui est partout sous nos pieds. Elle est très bonne pour la santé, car elle régule l'hygrométrie et jouit de bonnes qualités acoustiques. Par rapport au placo, la terre crue est en synergie avec l'eau et l'air, et offre un confort atmosphérique incroyable" Amélie Hye-Mee Know
Derrière la briqueterie, les matériaux biosourcés en essor
Ce projet illustre le recours de plus en plus fréquent aux matériaux biosourcés et avec lui, un changement de paradigme dans le secteur. Si la terre avait été abandonnée après la Seconde Guerre Mondiale car stigmatisée comme technique de construction des populations pauvres, elle représente aujourd'hui une alternative attractive.
"Au-delà de ce projet, c’est un coup de projecteur sur le redéploiement en cours des filières de construction locales, une nécessité au regard de l’urgence climatique." Amélie Hye-Mee Kwon
C'est notamment ce que constatent les deux architectes, membres du Collectif des Terreux Armoricains. Pour eux, la question mobilise de plus en plus, notamment les "petits architectes", qui bénéficient de plus de souplesse sur les projets où il s'agit de refaire sur l'existant.
Propos recueilli par Sylvain Amiotte.